A l'Atelier du Poisson Soluble, on me laisse détourner les contes que je veux. Dernièrement, après avoir tenté par tous les moyens de transformer Barbe-Bleue en Barbe-Rose, puis en Barbe-Vanille, puis en Barbe-Violette, avec le même insuccès, j'ai décidé de m'attaquer à La chèvre et les sept biquets, et d'en faire une version pas politiquement correcte du tout, où les sales gosses sont envoyés aux quatre coins du monde et où la vieille bique triomphe.
J'espère qu'Anne le Tuffe trouvera le temps de l'illustrer.
Extrait du texte seul :
Monique est une vieille bique.
Elle a une jolie maison de briques où elle astique les meubles avec de l’encaustique. Dans des pots en céramique, autant de fleurs qu’au jardin botanique, et la vue panoramique sur les montagnes helvétiques !
Voilà une vie idyllique…
Seulement il y a un hic. Sa voisine Annick, qui travaille dans une boutique très chic, a sept loustics : Aymeric, Dominique, Eric, Frédéric, Henrik, Malik et Pierrick (dans l’ordre alphabétique).
Pendant que leur mère est là, ils apprennent les mathématiques, dessinent des cartes de l’Afrique. Mais dès qu’elle part gagner du fric, adieu le système métrique, les frontières du Mozambique, ils tambourinent sur le piano mécanique, jouent de la guitare électrique et chantent à tue-tête de la pop-music.
Si encore c’était des cantiques, ou de la musique celtique…
Tout ce bruit finira par faire tourner Monique en bourrique.
Comme elle aime bien qu’on communique, la vieille bique leur demande de se taire, mais ils lui font la nique.